samedi, septembre 30, 2006

Paris (I)












Toujours quand aux matins obscènes

Entre les jambes de la Seine

Comme une noyée aux yeux fous

De la brume de vos poèmes

L’Ile Saint Louis se lève blême

Baudelaire je pense à vous

Aragon
les poetes

Mahmoud est revenu de Beyrouth











Comment resumer 4 mois de deux pays en 30 minutes de rer B?

vendredi, septembre 29, 2006

Bulles


Pour qu’un jour je me lève

En bateau pourri,

Quand la mer se prosterne

Et proteste contre la mer

Et les cheveux volants

En cerfs ondulants

De couleurs ternes et ensoleillées,

Je me lève alors,

Chahuteuse de rames

Qui battent l’air

En désespoir de cause

Et trouent les nuages

De désirs incendiaires,

Pour purger mes peines

De lectures solitaires

Et d’odeurs pervenchées.

mercredi, septembre 27, 2006

Mother

















Je m’en souviens…

Des champs de blé jaune,

Aux épis piquants,

Qui cachaient des envies souterraines,

Et des coins immobiles.

Les tiges qui dansaient et se balançaient

Au rythme de nos rêves

Et de nos rires saccadés,

Cristallins et interminables.

Au loin,

On pouvait voir la maison…

Luisante de lumière,

Dans l’écho éternel des voix.


un an et deux mois que j'ai pas vu maman. merci pour les photos! tu es encore super belle mom!

lundi, septembre 25, 2006

Best Wishes


Felicitations Mr E!
:-)

dimanche, septembre 24, 2006

La ville et ses folles

Misstic. quelque part dans le 13eme.

vendredi, septembre 22, 2006

L'AMOUR VACHE (suite)




Et devinez quoi.... même moi, en passant ce matin devant le marché, je me suis arrêtée devant ce sublime étalage de fruits et de légumes. J’ai doucement caressé de mes doigts les textures et les peaux des fruits et des légumes. Mon choix final s’est donc porté sur… des pommes. Eh oui ! Cinq vulgaires pommes rouges issues de l’agriculture bio française. Cinq bonnes petites pommes au goût rassurant et familier. Au goût connu et sans surprise mais duquel l’on est doucement dépendants. la securite de la pomme locale en valait bien le cout (coup) en cette pluvieuse journee.

Vraiment, a-t-on idée de manger des mangues à longueur d’année ? Il faudra être fou ! (Et l’assumer)

mercredi, septembre 20, 2006

L'AMOUR VACHE


Il fut un temps où l’on cueillait les fruits sur les arbres sous le soleil des étés divers et différents. Il parait qu’aujourd’hui, on les cueille dans les rues, sur les trottoirs et dans tous les espaces cybernétiques.

Il parait aussi que les Hommes aiment de plus en plus les salades de fruits.

Aimer se conjugue à toutes les sauces imaginables et sucrées. Le sucre fait perdre les sens.

Il saoule. Mélangé au vin, il devient une jolie farandole blonde et brune aux yeux colorés de pétillement vital et citadin.

Main dans la main la mangue et le jus de raisin se sont promenés entre les bovins indécis.

La mangue est mûre et douce. Si exotique. Hummm. Le jus de raisin est tendre et impatient.

La vache les couve de son regard noir et intense. Qu’est ce qu’elle est belle Paris! Généreuse métropole qui réunit en son sein fruits, légumes, animaux, apatrides et exilés.

Mais… que se passe t-il ? Aie ! Aouch ! M… !

Oh ce n’était rien ! Juste un passant inattentif qui vient tout juste d’écraser de son pied fébrile et élégant, chaussures Camel et racées la pauvre mangue.

Le passant s’empare du jus de raisin, le soupèse, le hume, le goûte l’adore et le sanctifie, le « josephie », le déguste et puis l’avale.

Par inadvertance ou même par souhait, le beau passant dégoulinant de jus de raisin marcha sur le cœur de mangue.

C’est dingue les violons parisiens qui jouent dans le vide des échos babyloniens. Parle moi je ne te comprend pas. Je ne te comprends pas. Je ne te reçois pas. Ne me presse pas. Je suis une mangue ! Pas une orange !

Ne me jette pas ! Je suis une mangue ! Pas un noyau !

Et quand la mangue se relève de son émoi piéton, elle voit son jus de raisin joyeusement batifoler avec…. une vulgaire pomme….

Elle s’en fut alors trottinant, clopinant, chantonnant, ronronnant, musicalement, le duvet mouillé vers le monde du Silence.

Morale de l’histoire :

L’Homme trentenaire va mal. Alors pour se persuader du contraire, il s’essaie à l’exotisme pour quelques temps et puis réalise que finalement c’est trop beau pour être vrai. Et chaque fin d’été, il retrouve ses pommes tristes, après avoir passé des semaines et des semaines à manger des mangues sucrées et fraîches, avec un goût de vacances, un goût de là bas.

Les femmes et les fruits (voire les jus de fruits) c’est toute une historie d’amour. D’amour vache… mais que dis je ! Je divague ! Vache est un trop faible mot. L’amour est porc.

mardi, septembre 19, 2006

Tous les....















ceci n'est pas un soleil levant derriere une montagne encore noire de nuit. ceci n'est pas un soleil couchant sur les reves tendres et ensommeilles des ames apaisees.
ceci n'est pas du soleil. ni de la magie pour se remplir les yeux.
ceci n'est qu'un vulgaire parking.
et tous les parkings se ressemblent.
et tous les parkings sont betonneux.
comme nos tombes. pareilles, aussi lointaines de l'eternite que l'on puisse jamais l'etre.
et tous les parkings se ressemblent. de Versailles a la Courneuve.

lundi, septembre 18, 2006

retrouver les phrases qui tuent

"Through the darkness of future past, the magician longs to see one chance out between two worlds"

exergue du film Twin Peaks.
David Lynch. (1990)

samedi, septembre 16, 2006

i never wave bye bye



Je n’ai rien vu;

Que le passage à deux niveaux

A la sphère elliptique de mes sentiments.

Que la vapeur chaude,

Légèrement refroidie dans les boyaux de mon corps,

Et l’élégance des machines graisseuses

Qui ricanaient béatement.

Je n’ai rien vu;

Que la création de son corps perlé,

Devant mes yeux belliqueux

Et mes doigts hérissés.

J’ai tordu les mèches qui me retombaient sur le visage,

Et cachaient la blancheur de l’absence.

Et les mots sonnaient dans le creux

Et l’écho infiniment percuté m’affolait.

Je n’ai rien senti;

Que le grondement sourd et incessant

Que la marée montante,

Que le battement périodique des tambours,

Et le battement rythmique des pieds nus

Sur les carreaux de verre brisés.

mercredi, septembre 13, 2006

PESSOA POUR MAHMOUD














Pour Mahmoud...
Pour sa ville, ma ville, notre ville, nos villes...

Je te revois encore, ville de mon enfance épouvantablement perdue,

Ville triste et joyeuse, où je rêve une fois encore…

Moi ? Mais suis-je le même qui vécut ici,

Avant d’y retourner,

D’y retourner, d’y revenir,

D’y revenir, et d’encore y retourner ?

Ou bien sommes nous tous les moi que je fus ici ou qui

Furent

Une série de comptes-etres liés par un fil-memoire,

Une série de rêves faits par moi de quelqu’un à moi

Extérieur ?

Je te revois encore

D’un cœur plus lointain et d’une âme moins a moi.

Je te revois encoreLisbonne et Tage avec le reste

Passant inane de toi et de moi-même,

Etranger ici comme partout,

Accidentel dans ma vie comme dans mon âme,

Phantasme errant a travers des chambres de souvenirs,

Au bruit des rats et des planches qui grincent

Dans le château maudit de la vie qu’il faut vivre…

Je te revois encore,

Ombre qui passe à travers des ombres et qui brille

Un instant d’une lumière funèbre et inconnue,

Et qui entre dans la nuit ainsi que se perd le sillage d’un navire

Dans l’eau que l’on cesse d’entendre…

Je te revois encore,

Mais moi, hélas, je ne me revois pas !

Il s’est brisé, le miroir magique où je me revoyais identique,

Et en chaque fragment fatidique je ne vois qu’une parcelle de moi,

Une parcelle de toi et de moi !...

Poesies d’Alvaro de Campos

PESSOA (extrait 1)




Rien ne m’attache a rien.

J’ai envie de cinquante choses en même temps.

Avec une angoisse de faim charnelle

J’aspire à un je ne sais quoi

De façon bien définie à l’indéfini…

Je dors inquiet, je vis dans l’état de rêve anxieux

Du dormeur inquiet, qui rêve à demi.

On a fermé sur moi toutes les portes abstraites et nécessaires,

On a tiré les rideaux de toutes les hypothèses que j’aurais pu voir dans la rue,

Il n’y a pas, dans celle que j’ai trouvée, le numéro qu’on m’avait indiqué.

Je me suis éveillé à la même vie pour laquelle je m’étais endormi.

Il n’est jusqu’aux armes que j’avais vues en songe qui n’aient été mises en déroute.

Il n’est jusqu'à mes songes qui ne se soient sentis faux

Dans l’instant où ils étaient rêves.

Il n’est jusqu'à la vie de mes voeuxmême cette vie làdont je ne sois saturé.

Je comprends par à coups ;

J’écris dans les entre-deux de la lassitude,

Et c’est le spleen du spleen qui me rejette sur la grève.

Je ne sais quel avenir ou quel destin relève de mon angoisse sans gouvernail ;

Je ne sais quelles îles de l’impossible Sud attendent mon naufrage,

Ou quelle palmeraies de littérature me donneront au moins un vers.

Non, je ne sais rien de cela, ni d’autre chose, ni de rien…

Et, au fond de mon esprit, où rêve ce que j’ai rêvé,

Dans les champs ultimes de l’âme, ou sans cause je me remémore

(Et le passé est un brouillard naturel de larmes fausses),

Par les chemins et les pistes des forets lointaines

Où je me suis imaginé présent,

S’enfuient taillées en pièces, derniers vestiges

De l’illusion finale,

Mes armées de songe, défaites sans avoir été,

Mes cohortes incréées, en Dieu démantelées. (...)

Poesies d’Alvaro de Campos

lundi, septembre 11, 2006

A chacun son 11 Septembre


11 septembre 1973...

vendredi, septembre 08, 2006

Eternal asker of answers

(...)'I will ask them all, I will ask them all their dreams,
I will hold my light above them and seek their faces.
I will hear them whisper, invisible in their veins . . .'
The eternal asker of answers becomes as the darkness,
Or as a wind blown over a myriad forest,
Or as the numberless voices of long-drawn rains.(...)

Conrad Aiken

Parisian Nights. back to Life




















Dans une première version

J’attendais quelque chose

Plus loin que le visage ou les humeurs

C’est le ravage qui me perd

J’en ai le goût pendant des heures

Familier et concret

Comme les choses suaves

Qui s’avançaient

Dans la conversation et les mélanges

Le pire reste à faire

Prendre le sens

Irriguer les cartes dites d’espoir

Longer les mots

Une fière affaire de corps

Pourchassant les villes et nos tempéraments

Petite odeur qui prend le revers des linges

Sortir peut-être et voir

Claude beausoleil le rythme des lieux.


Les souvenirs de Perec


(…) Les souvenirs sont des morceaux de vie arrachés au vide. Nulle amarre. Rien ne les ancre, rien ne les fixe. Presque rien ne les entérine. Nulle chronologie sinon celle que j’ai, au fil du temps, arbitrairement reconstituée : du temps passait. Il y avait des saisons.

Georges perec; W ou le souvenir d'enfance. page 98

mardi, septembre 05, 2006

il fut des post radieux

Ca se ne terminera pas simplement. il faudra plus que du temps. et meme le temps est relatif. on pourra toujours dire que l'on se remettra sur pieds rapidement. que tout se reconstruit.
meme les hommes?
j'aimerais reposter des extraits de textes. des bouts d'images et des plans de la ville. j'aimerais reposter des mots de moi. des mots des autres.
je suis independante. je suis libre. je sui belle. je suis jeune. je suis...
mais je ne peux pas me detacher. je ne peux pas devenir une abstraction a un air que j'ai respire toute ma vie et que je chanterais pour le reste de ce qui me reste a vivre.
vivrais je encore dans l'attente malsaine de la catastrophe?
aujourd'hui un attentat a secoue l'atmosphere chargee de plomb du ciel libanais.
je poste ma totale hebetude.
je poste un texte banal qui parle de choses banales.
je poste une pensee aux 2 morts et 5 blesses que le reste du monde ne connait pas.
je suis sure qu'ils n'avaient pas necessairement envie de crever par surprise.
je ne les connais pas. qui sont-ils?
ils n'ont pas de visages. pas de noms. ils n'existent pas.
ce soir, je vais sortir.