mardi, février 24, 2009

Train de vie

ou vie de train, entrain de, trainant l'amour, balloté nauséeux, s'effilant à la vitesse du voyage, haletant à l'arrivée, endormi au réveil.

La plus grande dame du monde...


...Buvait sa tisane après avoir tressé ses cheveux sous le soleil des après-midis libanais, étalant son amour et son inébranlable foi comme autant de sourires perpétuellement répétés et protecteurs.

Sous la pluie












Sous la Pluie de Beyrouth j'ai fait mes adieux à la plus grande dame du monde. Elle est partie doucement pour traverser cet écran invisible au commun des gens. J'ai passé ma main par la fenêtre à demi ouverte. je voulais sentir les gouttes sur mes doigts et je voulais laisser pénétrer l'air dans la voiture. Mon cousin conduisait la voiture d'une main ferme mais d'une voix tremblante. On a récupéré ma soeur, on a rejoint le reste de la fratrie, le reste de la tribu et on a dignement pleuré celle qui nous a construits. La ville avait un gout de guerre finissante un peu démodé, un peu hors temps et une odeur de printemps à venir. Certains arbres bourgeonnaient déjà. Moi je n'ai rien senti qu'une douleur convaincue face au départ de la dame aux tresses, de la voix qui faisait vibrer les vitres des églises quand elle s'élevait pour chanter des cantiques et tous les fidèles l'écoutaient religieusement. Celle qui a mis au monde non pas une famille mais un nouvel empire à venir. Et puis je suis rentrée, parce que parait-il la vie continue et qu'on ne peut pas interdire aux gentilles grand-mères de mourir. Il parait qu'il faut qu'elles partent et que c'est normal qu'elles nous laissent. Il parait que le temps de chacun sur terre a une fin et que les vieux un jour ou l'autre nous qittuent. Il parait qu'elle a eu de la chance de partir entourée des siens, dans son lit dans sa maison et pourtant, je n'ose pas ouvrir le pot de confiture faite maison par ses soins qu'elle m'avait laissé de coté en été. J'ai peur que son souvenir ne s'évanouisse si j'ouvre le pot et que je mange sa confiture. Beyrouth cette semaine là m'a parue comme la ville des au revoirs.

mardi, février 17, 2009

L'anniversaire

Qu'est ce qui fait qu'on choisisse telle ou telle chose à raconter? publier un article ou un essai, partager un lien ou un sentiment? Quelle partie révéler, laquelle effeuiller, laquelle cacher? Comment maitriser la subtilité du mot? On pense avoir tout lu ou su et pourtant on ne dit souvent rien. On cache ce qu'on aimerait dire le plus. Alors ceux qui lisent ou écoutent ou entendent ou regardent ou voient croient 'savoir". ceux qui écrivent croient "avoir" mais ni l'un ni l'autre ne sont pleinement vraiment satisfaits. Alors les auteurs écrivent et les lecteurs lisent et on cherche tout le temps à se joindre les uns les autres.
Février 2009 souffle les bougies du troisième anniversaire de ce blog. On apprend on transmet on continue et on se laissera surprendre un jour par le moment qui sonne le glas de la fin. Mais la fin existe t-elle vraiment? On enterre, on déterre on renouvelle on laisse faire on fait.
En attendant le 4ème anniversaire, très loin là bas l'année prochaine, j'"arabesque" de blanc mes pages noires.
Carpe Diem

partie

On devrait interdire aux gentilles grand-mères de mourir...