dimanche, août 24, 2008

Journal de Bord Liban. L'homme qui regarde Beyrouth



















Il est désormais éternellement assis, nonchalant, souriant, sous son arbre aux branches déployées. Il regarde la rue principale qui mène au cœur du centre ville. Il a la regarde assis au pied de son lieu de travail. Il la regarde qui change, qui passe sans bouger. Il regarde. pense t-il encore??? Je me suis assise à ses cotés, perplexe en essayant de regarder pour quelques minutes ce que lui regardera pour l'éternité. Je n'ai vu qu'une rue blanche sous la lumière d'été. Je me suis assise et je n'ai rien dit. Les statues ne communiquent pas par les mots. Je lui ai un peu tenu la main. Que faire???? Un énième discours pour la commémoration de son assassinat en juin prochain? un énième article sur ses visions et le travail que nous devons faire dans ce pays pour honorer ses rêves démocratiques? Je ne savais pas du tout quoi faire.Alors je lui ai dit au revoir, j'ai lâché sa main froide de statue, je lui ai promis de faire quand même et puis de repasser dire bonjour l'année prochaine. Et je suis partie, le dos face à Beyrouth et le visage face à la mer.