Please remember me
Ramzi retrouvé sur les murs… et la salle d’attente de l’aéroport d’Athènes.
Sur les bancs des salles d’attente grecques, et avant même l’hôtel et avant même l’escale de 24 heures, Charles et moi on avait parcouru des siècles de musique, nos deux ordinateurs ouverts sur nos genoux, nos écouteurs nos oreilles, nos âmes en symbiose culturelle.
Entre Pink Floyd, Noir Désir, Stabat Mater et Emilie Simon, il y avait aussi Cats in the craddle et Loreena McKennit.
3 ans plus tard, de toute ma relation avec Charles, me reviennent surtout ces moments là, où dans un no man’s land nos âmes ont été parfaitement musicales.
Et en re farfouillant dans notre musique commune la prière de Dante a ressurgi avec douceur dans la violence de la mort.
Loreena McKennit que je n’ai pas écoutée depuis des années et Please remember me a scandé dans la solitude de ma peine.
Oui I will remember you. Oui I will remember you. Et comment t’oublier????
Une semaine déjà, une semaine plus vive qu’une minute plus longue qu’une éternité.
Déjà, pour une différente raison, dans différentes circonstances j’avais perdu Ramzi en 2002. Je t’ai perdu en 2007. Je ne veux plus perdre personne en 20012. Je ne veux plus perdre. Je veux garder fervente ton souvenir à travers les mots, la parole et la musique, Charles je ne te perdrais pas.
Des images de Ramzi hantent encore parfois les murs anonymes de Beirut. Fanées, dépassées, méconnaissables et délavées, son sourire fleurit dans l’oubli des pierres.
Lui un martyre toi une victime et je vous aime tous les deux. Un ami d’enfance et un ami de cœur et un souvenir qui ne s’éteindra jamais. Et jamais non plus j’espère, tu ne deviendras une image délavée et déchirée sur les bords.
Et toi, please remember me de là ou tu es. Remember me, remember us et remember que nous, on ne va pas t’oublier…
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